Balade autour des Chapelles en Vercors.
Au départ du gite des gabriels, vous pourrez à vélo ou en voiture faire un joli tour du patrimoine, en cet automne du genre "été indien".
vous prendrez le livre du groupe Patrimoine en support aquarelle, en vente au gite.
La Chapelle de Loscence, voici son histoire écrit par Yvette Rouveyere du Groupe Patrimone du Vercors
Origine de la chapelle
Bien que la combe de Loscence
soit habitée depuis un temps immémorial, elle ne semble pas avoir
disposé d'un lieu de culte avant le début du XVIIIe siècle: le
rapport de visite de l'évêque en 1689, pourtant très détaillé,
ne le mentionne pas. La cloche est estampilée de 1717. Le 13 juillet 1722, une femme de La
Chapelle donne « à la chapelle de Laussance ... un
encensoir » qu'elle charge son héritier d'acheter aussitôt
aprés son décès. Le 14 janvier 1732, Charles Magnan-Puissat, « de
Loscence, paroisse de La Chapelle de Vercors », lègue à la
chapelle de Loscence la somme de treize livres et « un quartal
cosséal » (c'est-à-dire environ 20 litres d'un mélange de
blé et de seigle), que Jean Roux lui doit, qui seront employés aux
réparations de ladite chapelle.
Le 24 août 1735, l'évêque
étant en visite pastorale à La Chapelle en Vercors, ne daigne pas
monter jusqu'à Loscence: il envoie Pourcel, curé de Vassieux, faire
la visite à sa place. Ce prêtre rapporte que la chapelle était
alors sous le vocable de St Claude, ce qui a changé par la suite: on
peut penser qu'au début le nouveau lieu de culte avait repris le nom
d'un autre édifice situé sur la colline du Serre-Beau, ruiné
pendant les guerres de religion et jamais restauré. Nous apprenons
encore que la voûte était fendue prés de l'autel, que les marches
du seuil étaient en très mauvais état, qu'il y avait alors trois
oeils-de-boeuf et deux autres fenêtres, que la muraille nord avait
besoin d'être recrépie, et qu'un des pans du toit était en chaume
et avait besoin d'être refait, du côté nord. Le pan côté sud
était traditionnellement en essandoles, planchettes en coeur
d'épicéa, moins sensibles aux vents violents. L'évêque prescrivit
les réparations nécessaires.
Contestation et grève
En 1785, les habitants de
Loscence présentent une requête à l'évêque: ils aimeraient bien
que leur petite église soit une succursale de celle du chef-lieu,
c'est-à-dire qu'un vicaire y réside en permanence: on est alors en
plein dans la période froide qu'on a appelée: « le petit âge
glaciaire », et les habitants avaient du mal à se déplacer
en hiver. Ce que comprit fort bien le prélat qui ordonna que le
vicaire qui secondait le curé, « sans discontinuer ses
fonctions dans toute l'étendue de la paroisse, résidera
annuellement au hameau de Loscence depuis le premier décembre
jusqu'au second dimanche aprés Pâques inclusivement. » Fureur
des habitants, qui auraient voulu un prêtre à l'année, et qui, ne
pouvant l'obtenir, firent la grève de la dîme, impôt en nature dû
au clergé. Le curé les fit assigner en justice et le procès dura
jusqu'à la Révolution.
Notre Dame des Lumières
A l'époque où écrivait
l'abbé Fillet, dont nous avons tiré toutes ces informations, la
chapelle était bien tenue et pourvue des ornements nécessaires pour
un service divin occasionnel. On y disait la messe quelquefois le
jour de la St Claude et surtout le deux juillet, et à la fête de la
Visitation, où un pèlerinage était organisé. On y demandait à
Marie la conservation de la vue et la guérison des maux d'yeux. Nous
ne savons pas à quelle occasion la chapelle fut dédiée à Notre
Dame des Lumières, ni à quelle époque, sans doute à la suite
d'une guérison remarquable.
Le dimanche 2 avril 1944,
jour des rameaux, l’Abbé Georges Magnet (dit Gaston), célébra la
messe pour les résistants.
Ce pèlerinage se poursuivit
jusqu'à la seconde guerre mondiale. Une habitante de La
Chapelle-en-Vercors nous a confié ses terribles souvenirs du 2
juillet 1944, quand des avions allemands survolèrent la plaine de
Loscence: étant la plus grande des enfants réunis là pour le
pèlerinage, elle parvint à temps à emmener ses camarades se
dissimuler derrière les murs de l'école. Ce jour-là,
Pont-en-Royans fut bombardé.
Le
pélerinage a evolué en « la vogue de Loscence » et a
lieu le 2 juillet ou le dimanche qui suit. A cette occasion on
continue à célébrer une messe à ND des Lumières. Ce jour-là,
Loscence est en fête. Le docteur Pierre Bellier, qui nous a laissé
ses souvenirs d'enfance des années 1920, a décrit avec
émerveillement les délicieuses ravioles que sa tante Louise
cuisinait pour ce jour faste. Nos contemporains continuent à les
apprécier lors de cette manifestation. Depuis, pour « la vogue
de Loscence » , on se retrouvait pour la messe à 10h, ensuite
apéro au lavoir des patins , jeux de boules ( la longue) , ravioles
dans toutes les maisons et le soir on dansait dans la grange à
Paulette Bousquet (Vignon) . Pour la vogue, il y avait beaucoup de
monde à la messe, on sortait les bancs , l’autel, le pupitre, la
vierge dans la cour de l’école . L’office fût célébré
jusqu’en 2018, date de la retraite du Père Lambert et fin de la
Vogue de Loscence.
Architecture
L'architecture
de la chapelle est des plus simple: construite en pierres plates du
pays, elle présente des encadrements de porte et fenêtres en
calcaire urgonien, pierre de taille blanche, à peine ornés d'un
linteau arrondi. La voûte présente deux croisées d'ogive, pas très
hautes, les murs sont épais et ont toujours été crépis si on en
juge par le rapport de 1735 et les nombreuses couches successives qui
apparaissent sur le mur nord. Elle perpétue une tradition romane en
pleine époque baroque: au même moment, on construisait en
Tarentaise des chapelles villageoises à frontons et coupoles
décorées de fresques par des artistes piémontais. La Savoie était
un lieu d'échange entre la France et l'Italie, alors que le Vercors
était un île que le commerce contournait volontiers.
Le toit à trois rangs de
gênoises couvert en tuiles a été refait,sans doute aprés le
percement des Goulets, quand l'architecture de la plaine a supplanté
le chaume et les essandoles. La sacristie a été rajoutée contre le
mur est, aveuglant les deux oeils-de-boeuf. Ses murs sont recouverts
de lauzes pour éviter les infiltrations.
Enfin, face au portail, une
stalagmite surmontée d'une croix a été érigée en 1851 par Joseph
Magnan, habitant de Loscence, on ne sait à la suite de quel voeu ou
intention. Etait-ce pour remercier Dieu, ou pour exorciser cet obscur
objet des cavernes, domaine du diable? Etait-ce pour accomplir un
exploit, car si cette concrétion vient comme on nous l'a affirmé de
la grotte des ferrières sous le col de carri, il a fallu des bras
pour la sortir! La chose était coutumière car des stalagmites
ornent aussi d’autres églises, St Julien par exemple.
Donc l'histoire de ce petit
édifice reste pleine de mystères, et tous les éclaircissements à
ce sujet seront les bienvenus.
Merci Yvette.
La suite de votre balade, au village de la Chapelle en Vercors, vous dehambulerez dans le village par la montée du calvaire jusqu'à la Chapelle St Antoine.
Chemin faisant , en direction du col du Rousset, la Chapelle St Regis bien cachée derrière les buis , l'eglise de Rousset, et la Chapelle St Alexis qui domine la vallée.
De retour par Vassieux, l'eglise du Village demande une attention particulière. Sur le retour, vous pourrez faire un dernier stop champêtre à la Chapelle de la Mure. C'est en ce samedi 15 octobre 2022 que la commune et le groupe patrimoine Vespa ont inauguré la nouvelle cloche.
Bienvenue en Vercors, gites des gabriels, 55les gabriels, 26420 La Chapelle en Vercors.
site : www.gite-vercors.eu